Revue de la montre automatique Yonger & Bresson Versailles
Introduction sur "Yonger & Bresson" et la Versailles
« Yonger et Bresson » est une marque ayant connu ses heures de gloires dans les années 70 avec des montres tenant la comparaison avec certains modèles suisse. Mais elle est devenue, au dire de certains, l’ombre d’elle-même ces dernières années. Surfant sur « le made in France », l’entreprise française s’est parfois enlisée dans des montres assemblées dans l’hexagone mais à la conception et à la mécanique chinoise. La finition n’étant pas toujours en lien avec les prix demandés ; La marque a fini par se faire quelque peu bouder par les collectionneurs.
Alors quand « Yonger et Bresson » profite du salon de Bale en 2011 pour annoncer un nouveau calibre, dont les pièces resteront fabriqués à l’étranger, mais dont la conception, assemblage et finition sont à la charge complète de la société du Doubs (région Franche-Comté), les forums ont vu quelques topiques fleurirent sur le sujet. Il ne m’en a pas fallu beaucoup plus pour m’intéresser à un de ces modèles équipés de ce fameux calibre.
Découverte de la Versailles
En l’occurrence j’ai opté pour la « Versailles », référence YBH 8341-01 achetée neuve à 365€ sur une boutique en ligne.
Ne vous fiez pas à sa dénomination faisant référence au fameux château, le style de la montre reste assez contemporaine et pas vraiment en lien avec le fastidieux roi soleil.
Le boitier
Le boitier est classique, de forme ronde avec un diamètre de 43 mm pour 8mm d’épaisseur. L’acier choisi est de qualité. Il me semble supérieur à celui utilisé pour un autre modèle de « Yonger et Bresson » que je possède. Le polissage est bien réalisé ce qui participe à rendre le premier contact avec la montre rassurant. On a la sensation d’avoir un produit plutôt haut de gamme.
Le remontoir est parfaitement intégré et pour une fois sur ce style de montre, pas trop protubérant tout en restant facilement manipulable ; j’apprécie.
Le cadran
Le cadran repose sur un fond noir peu brillant à l’opposé des indicateurs utilisés pour les chiffres et les graduations. Ce contraste associé à la taille généreuse de la montre, procure une excellente lisibilité. Le numéro 12 est remplacé par le logo de la marque (que je trouve toujours un peu « too much »). Pour la petite anecdote, le prototype proposé en 2011 montrait un « 12 » énorme avec l’écriture « Yonger et Bresson » décalée à 9H. Personnellement, je trouve le choix de la version finale moins moderne mais plus en adéquation avec le style globale de la montre
A 6H, les secondes défilent sur un mini cadran, plutôt pratique et plus originale qu’une trotteuse classiques. A midi, c’est une réserve de marche sous forme d’une jauge inversée qui s’affiche. Autre différence avec le prototype d’origine, cette complication est graduée celons trois indications : 0,20 et 40 représentant pour chacun d’eux le nombre d’heures restantes avant extinction des battements de la montre. Plutôt pratique, mais chargeant un peu trop l’ensemble. Je préférerais pour le coup, la version du prototype, jouant simplement sur une épaisseur de trait pour fournir l’information.
Petite déception sur l’affichage de la date, certes lisible dans l’afficheur à 15H mais dont la typographie, je trouve, ne va pas avec le reste de la montre. Autre petite critique, si « Yonger et Bresson » a soigné son boitier, on trouve un petit défaut, minime, d’alignement entre les chiffres et les marqueurs horaires. Dommage, quand on sait que la marque communique beaucoup sur le contrôle qualité spécifique accordé à cette gamme de produit.
Par contre, la forme des aiguilles est plutôt bien trouvée et très bien choisie en rapport avec le style de la montre.
Le bracelet
Concernant le bracelet, ce dernier est de qualité, reposant sur un cuir agréable à porter et bien fini. Le système de fixation à boucle déployante est quelque peu déroutant au premier réglage mais s’avère pratique au quotidien. On retrouve la sérigraphie de la marque sur les parties aciers, elles aussi d’un bon niveau de finition.
La mécanique de la Versailles
Venons-en maintenant à ce qui fait la spécificité de cette montre par rapport à d’autres modèles de la marque : son calibre. Pour une fois, « Yonger et Bresson » n’est pas avare d’explications et de détails sur ce mouvement appelé Ambre 1033 (du nom du groupe auquel appartient l’entreprise). Deux années de développement ont été nécessaires pour permettre à la société du Doubs d’afficher leur premier mouvement maison. Conçu sur une base lui permettant d’être facilement « upgradé » par la suite avec des modules additionnels (déjà le cas avec la réserve de marche), « Yonger et Bresson »attend beaucoup de leur bébé.
Les caractéristiques sont intéressantes pour une première production : 28 800 alternances, 31 rubis (qui a dit un peu inutile ?), correction rapide de la date, stop seconde et pour ce modèle ; réserve de marche.
Tout a été fait, bien entendu, pour mettre en évidence l’enfant prodige au dos de la montre. Le fond ouvert permet d’observer le niveau de finition du calibre.
Le travail est plutôt bien réalisé et présente de nombreux détails bienvenues ; masse oscillante squelettée avec traitement PVD noir, platine perlée…bref on sent que la réalisation a été soignée. Dommage que la taille du mouvement se trouve un peu perdu au milieu de ce boitier de grand diamètre. Enfin, petite gène pour ma part : l’omniprésence du logo. La fameuse couronne est affichée partout ! OK c’est un peu plus original qu’un polissage de base mais là ça fait beaucoup.
Mon avis sur la Versailles de Yonger & Bresson
Alors que pensais de cette production française. Pour ma part, je ne peux que féliciter « Yonger et Bresson » de proposer pour moins de 400€, une montre automatique de qualité, avec qui plus ai une complication réserve de marche. Le design est sobre et ne tombe pas dans l’excès (si ce n’est les logos affichés au dos) comme pourrait le laisser présager le nom choisi pour la montre. Dommage que quelques petits défaut de finitions restes visibles et que pour ce prix on ne dispose pas d'un verre saphir. Des productions d’autres pays, comme japonaises par exemple, peuvent afficher à quelques euros prêts les mêmes prestations avec un quasi zéro défaut. Mais, pour une fois, on se rapproche avec cette « Versailles », d’une production presque 100% française pour un prix raisonnable. Espérons que « Yonger et Bresson » continu dans ce sens, avec peut-être un jour, la possibilité de proposer une vraie montre de manufacture à part en entière.
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