Revue de la montre Seiko 5 Sports Édition limitée « Brian May »
Introduction sur la Seiko 5 édition limitée « Brian May »
Horlogerie et musique sont deux univers qui partagent certaines similitudes. Un musicien comme un horloger se doivent d’être précis, minutieux et créatifs dans l’exécution de leurs œuvres. Si le musicien doit respecter les accords de sa partition, un horloger doit également faire attention aux accords entre boitier, mécanique et bracelet pour offrir à sa clientèle un « instrument » fiable de la mesure du temps.
La musique à ses modes, l’horlogerie aussi. La musique à ses génies, l’horlogerie également. Il n’est donc finalement pas choquant de voir une entreprise comme “Seiko” chercher à associer ces deux univers pour l’une de ses productions.
C’est auprès de « Brian May », génialissime guitariste et compositeur du groupe « Queen », que la manufacture horlogère japonaise a puisé son inspiration.
Elle signe donc début 2020 une « Seiko 5 Sports Édition Brian May » et limitée à 9000 exemplaires dans le monde.
L’iconique gamme « Seiko 5 » a été revue en 2019 avec essentiellement un relooking du logo, une nouvelle (ancienne) mécanique et bien entendu un tarif à la hausse. Ce renouvellement a plutôt été bien accueilli mais les 27 déclinaisons ne semblaient pas suffire à Seiko, qui a ajouté cette édition collector à la gamme.
Le succès a été au rendez-vous, car il est devenu très vite difficile de la trouver à un tarif raisonnable. J’ai dû me tourner vers le site du "boncoin" pour m’en procurer une au tarif de 520€ (neuve).
Le packaging
Au niveau du packaging, cette Seiko 5 sport se démarque de ses consœurs via un emballage rappelant celui d’un coffret à guitare.
C’est plutôt bien joué de la part de la marque ! Cela permet de présenter sa montre d’une manière plutôt originale et parfaitement dans le thème. Petit clin d’œil supplémentaire, on retrouve une pièce de six pence à l’effigie du musicien, référence au fait que ce dernier trouvant les médiators trop fragile dans sa jeunesse, préférait utiliser une pièce de monnaie pour gratter les cordes de son instrument fétiche.
Le boitier
Le boitier est standard à celui que l’on trouve sur les Seiko 5 sport Classique. Il est en acier poli de diamètre 42.5mm avec une épaisseur 13.40mm. Bien fini, agréable à porter avec ses dimensions raisonnables, on reste dans ce que Seiko sait faire dans cette gamme.
Le remontoir situé à 16h façon « tronche en biais », inspiré des montres de plongée est bien protégé et se laisse facilement manipuler. Malgré son physique proche des plongeuses "Prospex" de Seiko, il s’agit bien ici d’une « tool watch » avec une étanchéité limitée à 100m.
La couronne rotative 60 clics unidirectionnels noirs est tout à fait classique et ne se différencie en rien de la gamme Seiko 5 Sport.
Le cadran
C’est réellement au niveau du cadran qu’elle se démarque. Le cadran s’inspire du design de la fameuse guitare «Red Special» bicolore rouge et noire et fabriquée par Brian May et son père en 1963, devenu par la suite un modèle de guitare à part entière. Le cadran reprend également un aspect bois légèrement granuleux pour se rapprocher au mieux du matériau d’origine de la guitare.
Le rendu est magnifique et ne souffre d’aucune critique. C’est original tout en étant relativement sobre et très proche d’une Seiko 5 Sport classique ; on y retrouve les mêmes aiguilles, le même marquage horaire à base de points et dépourvu d’annotation numérique. Le nouveau logo inauguré avec la nouvelle gamme Seiko 5 sport de 2019 sied parfaitement à l’ensemble.
Le verre est de type "Hardlex" propre à Seiko. Robuste et dénué de reflet, cela reste tout de même moins noble que du saphir.
Visibilité de nuit
La visibilité de nuit est assurée par un revêtement "Lumibride", efficace durant les premières heures, mais s’estompant par la suite comme beaucoup d’autres types de revêtements luminescents.
Le bracelet
Le bracelet en nylon noir est de type "Nato" et s’accorde parfaitement avec l’ensemble. C’est basique, mais efficace, tout en étant confortable…mais pourquoi pas un bracelet cuir inspiré des sangles de guitares ?
Le calibre
Seiko a profité de la révision de sa gamme Seiko 5 Sport en 2019 pour y inclure le mouvement 4R36 en lieu et place du traditionnel 7S26. N’allez pas croire que le 4R36 est récent, il date de 2011, mais il apporte tout de même le stop seconde, ce qui reste bien pratique. Pour le reste on est sur du 24 rubis, 21.600 A/h et réserve de marche de 41 heures avec fonction date et jour. La Seiko 5 Sports Édition « Brian May » ne fait pas exception et hérite de ce même calibre qu’il est possible de voir au travers du fond ouvert. Ce 4R36 en lui-même ne présente pas de finitions particulières, mais on retrouve la signature en lettre dorée du musicien sur le verre.
Seiko a plutôt bien joué son coup. On ne va pas se le cacher cette Seiko 5 Sports Édition « Brian May » n’est « qu’une » « Seiko 5 Sport » avec un habillage spécifique. Pourtant la manufacture demande plus de 200€ d’écart pour cette finition (« Seiko 5 Sport » de référence 329€ VS 540€ pour celle-ci). On n’aurait pu s’attendre pour cette différence de prix à un peu plus d’exclusivité (verre saphir ? Mouvement avec finitions spécifiques (la masselotte par exemple ?), bracelet cuir ?)… Mais le succès est au rendez-vous, et moi le premier j’ai craqué pour avoir cette version de la Seiko 5 Sport. Queen est un groupe mythique qui parle à plusieurs générations, et même si « Brian May » n’est pas « Freddy Mercury » sa notoriété est mondiale et sa fameuse guitare suffisamment célèbre pour avoir sa fiche Wikipedia. Seiko a donc très bien choisi sa source d’inspiration et a ainsi pu donner un coup de projecteur à sa nouvelle gamme « Seiko 5 Sport ». Même si elle est vendue à tarif exagéré, cette montre reste une excellente automatique, fiable, robuste et bien finie…et surtout son côté « collector » (réel pour le coup) semble déjà lui assurer une valeur marchande stable, voire même à la hausse…bref, une jolie pièce de collection pour un amateur d’horlogerie…et de musique!