Revue de la montre automatique Swatch SISTEM51 NOTTE
Introduction sur Swatch et la gamme SISTEM51
« Swatch » est sans doute la marque de montre la plus connue au monde. Même une personne qui ne s’intéresse pas à l’univers de l’horlogerie connaît cette société suisse qui a révolutionné l’industrie horlogère dans les années 80.
L’impact de cette entreprise a été telle qu’elle a donné son nom au groupe auquel elle appartient aujourd’hui le « Swatch Group » qui rassemble 18 marques extrêmement connues comme « Oméga », « Tissot », « Longines »…et le fabricant de calibres « ETA ».
Malgré tous ces noms réputés, souvent à l’origine de produits très haut de gamme, c’est bien « Swatch » qui s’est hissé comme l’une des références de montre les plus universelles et inter-générationnelles.
Cette notoriété n’est pas liée au hasard. « Swatch » bouscule régulièrement les codes de l’horlogerie et propose en masse des montres de bonnes factures avec des concepts novateurs et souvent copiés (qui a dit Ice Watch…)
Sa force principale est de proposer des montres de qualité, n’en déplaise aux élitistes et aux allergiques du plastique, avec un marketing rodé et une force commerciale inégalée.
La gamme « SISTEM51 » n’échappe pas à la règle et dispose d’arguments très intéressants.
Disponible en suisse depuis 2013, les montre « SISTEM51 » n’ont pu être disponibles en France qu’à partir d’avril 2014 et n’ont cessé d’être proposées à travers différents modèles.
Découverte de la SISTEM51 NOTTE de Swatch
Dans mon cas, j’ai choisi la référence « NOTTE (SUTB403)» achetée neuve pour 140€ au « Swatch Store » des Champs Élysées. (Si vous passez par Paris n’hésitez pas à y faire un tour, le magasin mérite une petite visite et le personnel est vraiment accueillant).
Le boitier
Premier signe distinctif commun à toute la gamme (hormis celle nommée Irony), le boitier d’un diamètre de 42 mm est entièrement en plastique. Cela permet à la marque de proposer des coloris variés et acidulés. Sur ce modèle, c’est une couleur bleue légèrement translucide, proche du violet, qui accompagne des encornures noires mates. L’épaisseur de 13 mm ne gêne en rien le confort de la montre appuyé par un poids extrêmement léger lié à son matériau de base.
Difficile de parler de finition sur un boitier plastique, mais il n’empêche que les pièces sont parfaitement ajustées, le rendu qualitatif et l’ensemble plaisant à l’oeil.
Le cadran
Le cadran est quant à lui composé d’un fond bleu nuit, brillant mais sans exagération. Le tout est rehaussé par le choix de marquages horaires rouges, à l’identique de la trotteuse, sans indication de chiffres. Les aiguilles noires sont, elles aussi mises en avant par un trait blanc sur une partie de leur longueur. L’ensemble est harmonieux, plutôt sobre tout en étant original.
Cette originalité est renforcée par des points rouges au nombre de 6 qui semble disposés aléatoirement. Dans les faits ils sont positionnés aux endroits où sont fixés les principaux rubis du calibre.
Tous ces choix me font penser à une constellation, un peu comme si on observait le ciel en pleine nuit.
Il reste à parler de la date, classiquement présente à 15 h , dans une fenêtre de taille suffisamment grande pour être bien lisible, surtout que le blanc utilisé pour les chiffres fait bien ressortir l’information.
Le remontoir est ultra basique et lui aussi en plastique. Il se laisse facilement manipuler et ne présente pas de fragilité apparente.
Le verre respecte la règle du « tout plastique » également. Celui-ci me déplait quelque peu, il semble en effet assez peu résistant, en particulier aux rayures. L’avantage est tout de même qu’il pourra être poli au besoin, et ceci gratuitement dans n’importe quelle boutique « Swatch ».
Le bracelet
Le bracelet est en silicone et je dois avouer que son aspect imite plutôt bien une matière plus noble. Dommage qu’il attire la poussière et les impuretés comme un aimant. D’ailleurs c’est un reproche qu’on peut faire à l’ensemble de la montre qui a tendance à très vite se salir et à se couvrir de tous, ce qui passe dans l’air. Je ne vous dis pas la galère pour les photos, impossible d'avoir une vue macro sans impureté.
La mécanique de la SISTEM51
Arrivés à ce stade de la revue, certains pourraient me faire le reproche de ne présenter finalement qu’une belle petite montre en plastique. C’est sans compter le calibre qui l’accompagne : le sistem51 (ou ETA C10111 pour sa dénomination « scientifique »).
Ce n’est pas pour rien qu’il a donné son nom à l’ensemble de la gamme. Ce mouvement est une véritable petite prouesse industrielle. « Swatch » et « ETA » ont conçu un ensemble de 51 composants, divisés en 5 modules maintenus par une unique vis centrale. Le tout assemblé sur une chaine de production entièrement automatisée .
Derrière cette industrialisation à l’extrême se cachent plus de 17 brevets et une machinerie dédiée permettant l’élaboration d’un calibre en 12 minutes avec une production 24 h sur 24 h .
La qualité n’a pas été sacrifiée pour autant. Doté de 16 rubis, d’une oscillation de 21600A/h et d’une précision de +/- 7 s, le SISTEM51 n’a pas à rougir, surtout qu’il offre une réserve de marche de 90 H.
Je pourrais ajouter qu’il contient de l’ « ARCAP », un alliage de cuivre nickel et zinc présentant des qualités anti-magnétiques de premier niveau, qu’il ne dispose pas d’organe d’ajustement type raquette car calibré par laser en usine…mais je me contenterais d’attirer votre attention vers la masselotte. Elle est ici totalement circulaire et profite de l’ensemble du boitier pour tourner. Son inertie est assurée par un contour en tungstène. Sans parler de l’effet visuel qu’offre cette rotation complète, c’est surtout le bruit produit et l’effet sur le poignet qui surprend. À chaque mouvement brusque, on ressent l’action de la mécanique de remontage automatique.
Si on revient sur le visuel, le calibre présente un effet « pop art» différent sur chaque modèle. Sur cette version « NOTTE », le résultat est « hypnotique » et se détache clairement de ce qu’on a l’habitude de voir. Inutile de préciser que le fond ouvert est en plastique.
Enfin, terminons sur le fait que le chiffre « 51 » n’est pas anodin et qu’il fait référence aux mouvements quartz, réalisés il y a 30 ans à la naissance de la marque, qui comportait également 51 pièces.
Mon avis sur la montre SISTEM51 NOTTE de Swatch
« Swatch » a su marquer les esprits et la présentation de sa gamme SISTEM51 n’a toujours pas fini de faire parler. Malgré ce qu’elle présente comme une nouveauté, la marque avait déjà, en 2009 bousculée les habitudes avec un calibre automatique équipé de la fonction chronographe dans un boitier plastique. Mais la précision était quelque peu décevante.
Cette fois-ci « Swatch » enfonce le clou et sort de ses traditionnels mouvements Quartz pour offrir des montres mécaniques à remontage automatique pour un budget correct avec des prestations remarquables (90 h de réserve de marche, c’est plutôt rare…). Elle n’en renie pas pour autant son ADN avec un design 100% « Swatch » mêlant le plastique à des coloris variés et osées. Si mon choix s’est porté sur une référence plutôt sobre, les amateurs d’excentricité pourront trouver leur bonheur dans le reste de la gamme. Pour ceux qui ne jugent que par le métal, le catalogue « Irony » propose une finition plus haut de gamme et plutôt bluffante, mais avec un visuel plus traditionnel (ce que je trouve un peu dommage pour une « Swatch »). La seule remarque négative qui pourrait être faite est sur le tarif.
140€ reste très raisonnable pour une automatique, mais pour ce prix, des marques comme « Seiko » ou « Orient » proposent des modèles tout aussi précis et robustes dans des finitions « métal » plus travaillées (mais plus classiques)». Alors oui, la société suisse fait payer la notoriété de sa marque, mais il ne faut pas oublier tous le R&D qui se cache derrière cette montre. Encor une fois, vous êtes seul juge ! De mon côté, je me tâte de plus en plus à acquérir une autre SISTEM51….
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