Revue de la montre automatique Akrone K-GMT
Introduction sur Akrone et la K-GMT
Akrone est une marque française (nantaise très exactement) de montres.
Elle se fait régulièrement remarquer, notamment à travers des campagnes à succès sur Kickstarter, pour la mise sur le marché de modèles inspirés et très qualitatifs. Il faut néanmoins souvent attendre (très) longtemps pour obtenir au poignet le résultat final.
J’avais déjà dû patienter lorsque j’avais acquis la K-05. J’ai dû faire de même pour cette K-GMT, puisque je l’ai commandée en septembre 2019 pour une livraison en septembre…2020 (merci le COVID-21).
J’ai, heureusement, durant tout ce temps été tenu au courant du projet à travers les nombreuses communications de la marque sur les réseaux sociaux et des mails d’informations.
Akrone s’est jusque-là toujours montrée très proche de sa communauté et à l’écoute des critiques. C’est un point que j’apprécie énormément chez elle…en plus de son catalogue.
Origine de la K-GMT
La K-GMT est au départ un projet en partenariat avec Air France et non ouvert au public. Elle prenait comme base la K-02,un précédent modèle, totalement customisée pour commémorer les 30 ans de l’A320 (le deuxième avion de ligne le plus vendu au monde).
Approché par un collectif de pilote de la compagnie française, Akrone a travaillé en collaboration avec ces derniers pour proposer une montre automatique, en édition limitée, inspirée du monde de l’aviation et remplie de clins d’œil à Air France et à l’A320.
Je vous invite d’ailleurs à regarder la vidéo suivante ou l’un des fondateurs d’Akrone explique de nombreux détails intéressants sur la montre (je me permettrai d’ailleurs d’en reprendre certains dans cette revue)
Le résultat final a beaucoup plu et Akrone a donc décidé de proposer une version grand public de cette K-GMT reprenant beaucoup d’éléments de l’édition limitée pour Air France.
Étant acheteur des premiers modèles de K-05, j’ai pu bénéficier d’une remise de 100€ sur cette K-GMT qui m’est revenue à 650€ auquel j’ai ajouté 90€ pour un bracelet titane. Comme vous le découvrirez dans la suite de cet article, bien que proposé à un prix conséquent, Akrone réussit encore une fois à créer une superbe automatique à un tarif extrêmement bien placé par rapport à la concurrence.
Découverte de la K-GMT
Le packaging
La boite de la K-GMT est juste énorme. On se retrouve avec un coffret en plastique rappelant une caisse de chargement que l’on déverrouille via deux clips sur le côté (j’ai quand même mis plusieurs minutes à comprendre comme l’ouvrir...:) )
Le packaging est très soigné. On retrouve la carte de garantie en métal, le bracelet additionnel, une petite documentation incluant le compte rendu du contrôle qualité réalisé par l’horloger d’Akrone et bien sûr la K-GMT.
Le boitier
Dès les premières manipulations, on repère tout de suite la première caractéristique de cette montre : son boitier en titane. Ce matériau, compliqué à travailler, offre une extrême solidité pour une très grande légèreté. Malgré les dimensions, généreuses, mais contenues (41mm de diamètre, 11.6 mm d’épaisseur), cette automatique ne pèse que 86,6g (avec bracelet synthétique). Le travail du métal est parfaitement exécuté avec un polissage brillant sur toutes les arêtes.
Le remontoir est facilement manipulable malgré sa taille relativement compacte. Il reste plutôt classique, et ne reprend pas les remontoirs en vogue sur des montres type « Pilote », souvent plus imposante, car destiné à être actionné avec des gants. Il est par contre strié et marqué du logo de la marque.
Ce striage est d’ailleurs repris sur tout le contour de la lunette, et comme expliqué dans la vidéo citée précédemment, c’est une référence aux turbines d’aviation.
Le résultat est très réussi à l’image du coloris retenu pour cette même lunette. Ce mélange de bleu, à l’origine censé rappeler les couleurs d’Air France, est magnifique et s’accorde parfaitement à l’aspect du titane.
Le seul reproche que je pourrais faire concerne le ressenti lorsque l’on tourne la lunette. Celle-ci est bidirectionnelle à 40 clics, mais lorsqu’on l’actionne, le mouvement semble un peu « flou » avec la sensation d’avoir un très léger jeu entre les clics. Rassurez-vous, elle est tout à fait bien fixée et ne présente aucune fragilité apparente, c’est uniquement la sensation qui me parait un peu déroutante.
Le cadran
Le cadran d’un bleu profond est minimaliste, mais très efficace et encore une fois extrêmement soigné.
Dommage que cette version grand public ne reprenne pas l’aspect un peu granuleux du modèle d’Air France, mais il fallait bien que les deux modèles soit différents. Le marquage blanc agrémenté de gros chiffres à 12H,15H et 20H offre une parfaite lisibilité: un point essentiel dans une montre orientée « Pilote ». Akrone a fait preuve, je trouve, d’une réflexion intelligente en plaçant la date à 18H, ne reprenant ainsi pas un chiffre comme pour les autres extrémités. C’est esthétique, en évitant la surcharge du cadran en numéro, tout en conservant une lecture rapide de la date.
Les aiguilles reprennent la forme et la présentation des celles visibles sur les compteurs dans un cockpit d’avion. La trotteuse se voit ajouter un point rouge pour rappeler le bouton d’activation/désactivation de l’autopilote présent sur le manche de l’A320. C’est bien pensé, même si cela a déjà été vu dans d’autres marques, sans pour autant être en lien avec l’aviation.
Le logo à 18H est inspiré des cadrans affichant l’horizon artificiel qui font partie des instruments de bases que l’on retrouve sur le tableau de bord d’un avion.
L’autre caractéristique de cette montre est rapidement identifiable via une aiguille supplémentaire et rattachée à la fonction GMT permettant d’afficher l’heure pour un second fuseau horaire.
Bien entendu dans cette gamme de prix, on a le droit à un verre saphir qui se montre très peu sensible aux reflets : encore un bon point pour la lisibilité.
Le bracelet
Le bracelet est sans doute l’un des plus confortables qu’il m’ait été donné de porter.
J’ignore le détail de la matière utilisée, cela se rapproche du caoutchouc d’une montre de plongée, mais beaucoup plus doux au touché et agrémenté de surpiqures bleues. Associé à la légèreté du boitier titane, l’ensemble est ultra agréable au poignet. Me concernant, j’ai pris également l’option bracelet titane, gravé de mes initiales (c’est mon côté mégalo). Celui-ci, comme pour le boitier, est parfaitement réalisé et reprend l’avantage de son matériau de base ; à savoir une très grande légèreté. Mais je suis tellement satisfait du bracelet synthétique, que je ne vais pas le remplacer tout de suite.
Le calibre de l'Akrone K-GMT
Le mouvement retenu par Akrone pour sa montre de pilote est l’ETA 2893-2 finition TOP. Un calibre reconnu et présentant les caractéristiques suivantes :
- 28 800 Alternances par heure
- 21 rubis
- Date
- Complication GMT
- 38 heures de réserves de marche.
Cette référence suisse explique en partie le prix de la montre, car on n’est pas en face d’un mouvement d’entrée de gamme. Certains diront que la complication GMT et de type « False » et donc moins noble que les « True ». Pour l’instant je n’ai pas encore tous les détails des différences entre ces deux types d’implémentations. Dans le cas d’une « True » GMT, l’aiguille dédiée à cet usage ne bouge pas lorsqu’on règle les aiguilles standards, ce qui n’est pas le cas ici. Je suppose donc qu’une « True » GMT est plus complexe « mécaniquement » que la complication « false » GMT. Il faut relativiser, on a quand même un calibre tout à fait sérieux…dommage que le fond ne soit pas ouvert pour pouvoir l’observer.
Il a beau être fermé, il est tout de même travaillé en étant entièrement gravé. On y retrouve le numéro de la montre, puisque comme à son habitude, Akrone fabrique en édition limitée : ici 50…avant une réédition si cela se montre intéressant pour la marque:)
Conclusion
Si je résume, j’ai aujourd’hui une montre typée « pilote », en titane, avec un calibre suisse incluant une complication GMT, assemblée et imaginée en France, extrêmement bien finie pour un tarif inférieur à 700€ (je ne compte pas le bracelet titane).
Personnellement, je trouve qu’il s’agit d’une très belle offre et je suis encore une fois, plus que satisfait de m’être montré patient. Je retrouve dans cette K-GMT ce que j’avais déjà apprécié dans la K-05 : une montre présentée comme appartenant à un genre particulier, ici une montre de pilote, sans forcément en reprendre tous les codes ou en n'en adaptant certains pour un usage plus courant et un design plus « doux ». Il est indéniable que cette K-GMT puise son inspiration dans l’aviation avec ses nombreux clins d’œil à l’avionique et sa grande lisibilité. Elle n’en demeure pas moins une automatique élégante et sportive qu’on peut porter à de nombreuses occasions et qui invite au voyage. Il ne me reste plus maintenant qu’à attendre ma C-02….