Revue de la montre automatique Akrone K-05
Introduction sur Akrone et la K-05
L’avantage d’être collectionneur c’est de ne jamais s’ennuyer, en particulier lorsque votre intérêt se porte sur l’horlogerie. De nouvelles marques émergent tous les jours parfois pour le pire, d’autres fois pour le meilleur. Certaines sociétés arrivent à se démarquer et finissent par se construire une bonne réputation après seulement quelques années d’existence. Depuis 2015, « Akrone » a su tirer parti du tremplin proposé par la plateforme participative Kickstarter pour afficher ses ambitions et proposer un premier modèle de montre, la K-01. Le succès a été au rendez-vous et depuis « Akrone » poursuit son ascension dans l’univers horloger.
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis, parfois de prêt, parfois de loin l’aventure de cette entreprise française. Fondée par trois amis bretons désireux de remettre la montre tricolore sur le devant de la scène, j’ai fini par craquer sur leur premier chronographe : la K-05.
C’est un vrai coup de cœur que j’ai eu à la présentation du projet. Contrairement à mes habitudes ou je freine mon budget d’achat, j’ai fait sauter mes limites et fait l’acquisition du modèle « Steve » pour 1350€. C’est une somme importante, mais l’effort me paraissait raisonnable au vu de la promesse proposée et de l’histoire de la marque… et je n’ai pas été déçu.
À noter que la société nantaise avait gentiment proposé à ceux qui le souhaitaient (et gratuitement), une présentation en avant-première de leur modèle dans un hôtel parisien autour d’un verre avec la possibilité de discuter directement avec la team « Akrone ». J’avais donc déjà pu avoir un premier aperçu de ce qui m’attendait…l’attente n’en a été que plus longue.
Découverte de la K-05 d'Akrone
La boite
Après plusieurs mois, j’ai finalement reçu ma commande. Ma première observation s’est tournée sur le packaging. La montre est livrée dans une boite imposante au coloris noir et aux finitions discrètes.
À l’ouverture, on découvre la K-05 montée sur un bracelet acier, mais également :
- Un second bracelet cuir
- Un outil dédié au changement du bracelet et à son réglage
- Un tournevis d’horlogerie
- Une carte de garantie métallique
- Un papier certifiant des tests d’étanchéité et des tests de précisions menés par l’horloger « Victor » fraichement embauché par la marque.
« Akrone » ne fait donc pas les choses à moitié. Dès la découverte du produit, on sent le sérieux et le soin apportés à la montre.
Le boitier
Cette dernière présente un boitier aux dimensions contenues. 41 mm de diamètre, 13.5 mm d’épaisseur pour un poids de 110g ; cela fait du bien de retrouver une montre plutôt compacte qui tranche avec la mode des cadrans solaires proposés par certaines marques…
Les finitions sont excellentes. L’acier 316L mélange habilement les surfaces brossées et polies. La forme du boitier reste dans le traditionnel, mais intègre parfaitement les boutons du chronographe et le remontoir. Ce dernier est d’ailleurs vissé et se laisse facilement manipuler. On y retrouve une sérigraphie au logo de la marque.
Le cadran
Le cadran est tout simplement magnifique. La disposition des éléments n’est pas spécialement originale, mais le choix des couleurs, la simplicité des marquages horaires, la typographie et la police des éléments textuels offrent un assemblage parfait. Les indicateurs orange ressortent efficacement sur le fond bleu, offrant une sportivité à la montre tout en restant sobres.
On retrouve bien le côté « compétition automobile » voulu par la marque et on comprend très bien le sobriquet « Steve » de cette version de la K-05. En effet, une fois au poignet, on ressent comme une envie de regarder le film «Le Mans » de 1971 ou Steve McQueen pilote une Porsche 917 sur le mythique circuit français. Cette inspiration est d’ailleurs clairement affichée sur le site officiel de la marque et on devine sans problème le pourquoi du coloris du cadran quand on regarde la peinture du véhicule star du film (même si le bleu de la voiture est beaucoup plus clair que celui de la K-05).
Le fond n’est pas lisse, mais laisse voir discrètement quelques reliefs qui représentent le classique tachymètre associé aux chronographes, mais habituellement disposé à l’extérieur du cadran ou sur la lunette. Si ce positionnement doit sans doute lui faire perdre en praticité, c’est pour moi clairement un plus pour l’esthétisme de la montre, le cadran se trouvant ainsi plus aéré et moins chargé.
Les aiguilles argentées sont simples et offrent une bonne lisibilité de l’heure. L’aiguille du chronographe, orange, ressort efficacement. Sur mon exemplaire, elle souffre d’un très léger décalage, mais rien d’alarmant.
La trotteuse se retrouve dans son mini cerclage à 15H et fait miroir à celle des minutes du chronographe à 21H. Ce dernier s’enclenche et s’arrête via le bouton en haut à droite du boitier. La remise à zéro s’effectue quant à elle via le second bouton en bas à droite. Un fonctionnement traditionnel qui ne souffre d’aucune critique.
Les informations textuelles sont limitées et restent discrètes, ce qui participe également à conserver un cadran aéré, souvent un point noir des chronographes (du moins pour moi). Bien entendu, c’est un verre saphir qui vient protéger l’ensemble
Les bracelets
« Akrone » propose deux bracelets à ses clients. C’est une très bonne chose pour qui souhaite changer le visuel de sa montre, tant le changement de bracelet vient modifier complètement l’esthétisme global.
De mon côté, j’ai une très nette préférence pour le bracelet cuir. Bien que très bien fini, le bracelet acier noie le boitier et casse les contrastes. Cela reste un avis purement personnel. Si je peux me permettre quelques critiques, « Akrone » devrait proposer à ses clients lors de la commande avec quel bracelet il souhaite voir livrer leur montre. Si les outils nécessaires sont bien fournis dans le packaging, le passage du bracelet acier( monté par défaut) vers le bracelet cuir est quelque peu compliqué en raison de l’épaisseur du cuir, surtout quand on n’est pas doué comme moi…Quel dommage également que le premier bracelet proposé lors des premiers visuels de la K-05 n’est finalement pas vu le jour…sa finition nubuck gris/bleu aux liserés oranges paraissait parfaite ! Mais ne boudons pas notre plaisir quand même. Le bracelet cuir fourni reste d’excellente facture, avec une fabrication française et un cuir de veau de qualité…même si les premières heures sa rigidité n’est pas des plus agréable. Il finit par s’assouplir très vite et s’accorde finalement très bien avec le boitier.
(À noter que « Akrone » proposait (offre terminée) 100€ de remise sur une prochaine commande pour l’achat d’une K-05 et semble évoquer, la mise en œuvre prochaine de vente de bracelets personnalisés…peut être l’espoir pour moi d’offrir à ma « K-05 » son bracelet de ses premières apparitions sur la toile)
Le dos de la montre précise le caractère limité du produit en affichant le numéro de série que j’ai eu la possibilité de choisir : 85 mon année de naissance. C’est un point important à noter : « Akrone » ne propose que des éditions limitées de ses modèles : 300 pour la « K-05 ».
C’est un point assumé par la marque, leur devise étant « Singularité, Créativité » et .. « Rareté ». Il faut donc se montrer réactif à la sortie de leurs nouvelles montres, certaines ne faisant qu’une apparition éclair dans les stocks de la boutique en ligne…c’est une bonne guerre pour faire monter la « hype » quand on est une micro marque.
La mécanique de la K-05
Le dos ouvert permet de mettre en avant l’un des points essentiels de la K-05 : son calibre.
Il s’agit en effet d’un ETA 2894-2. Basé sur un ETA-2892 avec un module chronographe ajouté, c’est un excellent mécanisme. Il est en plus ici dans sa finition "TOP" associant vis bleuies et côtes de Genève.
Certains puristes vous diront qu’un mouvement chronographe « natif » est plus noble qu’un mouvement avec module ajouté, mais sachez qu’on n’est déjà ici en présence d’un calibre suisse particulièrement soigné : 28800 a/h, 37 rubis, réserve de marche de 48H, fonction chronographe et une précision mesurée de +8.4s/j. La présence de ce calibre participe aux prix de la montre, car il devient très compliqué pour des marques externes au « Swatch Group » auquel appartient ETA d’obtenir des références du fabricant Suisse.
Mon avis sur la K-05 d'Akrone
Vous l’aurez sans doute compris, je suis vraiment fan de cette « K-05 ». Je ne peux que féliciter « Akrone » pour sa démarche d’essayer de défendre l’horlogerie française. C’est effectivement devenu un peu à la mode de jouer sur ce tableau, mais contrairement à d’autres « Akrone » semble vraiment sincère sur ce sujet.
Pour ceux qui grogneraient sur le tarif demandé pour cette K-05, sachez qu’une montre « Tissot » équipée d’un mouvement similaire comme le modèle « Heritage 1948 » est proposé à 1400€…remis dans le contexte ou « Akrone » est loin de pouvoir capitaliser sur la même force industrielle qu’une marque comme Tissot, on s’aperçoit que l’offre proposée par le petit poucet français est loin d’être dénué d’intérêt.
Cette K-05 est disponible dans 4 autres finitions, mais la « Steve » est pour moins la plus réussie. Le point fort d’ « Akrone » est pour moi d’avoir conçu un chronographe au design épuré se démarquant des chronographes classiques souvent très chargés dans la conception des cadrans.
Mon seul problème maintenant c’est devoir attendre la disponibilité de leur futur modèle C-02 dont je suis déjà tombé amoureux…. Cela me laissera le temps de renflouer mes finances…