Revue de la montre automatique Yema Superman Héritage YSUP2018A-AMS
Introduction sur YEMA et la Superman
YEMA figure parmi les marques d’horlogerie française les plus célèbres. Si l’envie-vous venait d’en savoir un peu plus sur cette entreprise, n’hésitez pas à parcourir ma rétrospective sur l’histoire de cette dernière.
La montre « Superman » est sans doute l’un des modèles les plus mythiques de YEMA. Cette automatique constitue une des meilleures ventes de la société, qui utilise beaucoup son passé et son ancien catalogue pour tenter de s’imposer sur le marché horloger milieu de gamme.
La « Superman » est produite depuis 1963, avec d’innombrables versions. Je vous invite d’ailleurs à lire l’excellente revue du club Yema sur le sujet. Dès ses débuts, cette montre a su marquer les esprits grâce à sa robustesse et son étanchéité de 300m (une première pour une automatique grand public en 1963).
YEMA n’a pas manqué cette mode actuelle du vintage pour mettre en avant ces dernières années des rééditions de son modèle phare à travers différentes finitions et gammes de prix, s’inspirant d’anciens designs.
Cela faisait longtemps maintenant que je "lorgnais" vers cette « Superman Héritage YSUP2018A-AMS », mais son prix de 1099€ m’a toujours refroidi. Ce n’est que lors du black Friday 2020 que j’ai finalement franchi le pas en profitant d’une promotion à 879,20 € sur le site ocarat pour acquérir cette jolie plongeuse.
Découverte de Superman
Le packaging est très sobre et assez générique, sans être particulièrement gênant, on s’attendrait à un peu plus d’efforts pour soigner ce détail dans cette gamme de prix.
Le boitier
Le boitier de 39mm (existe également en version 41mm) est très sobre, en acier inoxydable 316L. Il ne souffre d’aucune critique. Si le diamètre de la montre est réduit, son épaisseur reste importante avec 13 mm. Une fois au poignet, la montre reste très agréable à porter grâce à un poids contenu et ses dimensions raisonnables. Ça fait du bien de porter une plongeuse qui s’accommode de toutes les tailles de poignets même les plus fluets.
La lunette
La lunette rotative en acier est très bien exécutée et parfaitement intégrée.
D’une très grande sobriété, elle hérite d'un élément caractéristique de la Superman; son système de blocage via la couronne vissée. Le mécanisme « bloque lunette » à 15 h ajoute au charme de cette plongeuse vintage, sans trop alourdir le design général. Par contre, une fois libéré, ce petit organe métallique paraît un peu léger et interroge sur sa robustesse.
Le cadran
Le cadran d’un noir légèrement brillant s’accommode parfaitement du look de la montre. Le marquage horaire reprend le style de certaines YEMA de la fin des années 70 avec l’usage de points et de traits. C’est très sobre et moins marqué que d’autres cadrans de Superman, mais c’est une esthétique qui a ma préférence. J’apprécie le fait que le cadran soit très peu chargé, avec peu d’informations inscrites autres que la marque et quelques caractéristiques dans une police de caractères très discrète.
Les aiguilles sont très jolies avec des formes distinctes entre celles des heures terminées par une flèche massive, celle des minutes tout aussi large, mais finie par une simple pointe et surtout la trotteuse dite « pelle à tarte » . Malgré ces différences, le tout est harmonieux et très agréable à regarder.
La date est indiquée très classiquement à 15 h sans artifices particuliers.
L’un des éléments que je préfère reste ce verre saphir bombé et légèrement grossissant.
Selon moi il suffit à différencier cette plongeuse au style vintage d’une plongeuse plus moderne. Si cette forme particulière est plutôt simple à proposer dans un matériau plastique, il l’est plus dans du saphir. Cette combinaison "forme + matériau" est sans contexte l’une des forces de cette montre.
Remontoir
Le remontoir marqué du logo de la marque, vissé au boitier, se laisse facilement manipuler et n’appelle à aucun commentaire particulier.
Le bracelet
Le bracelet m’a quelque peu surpris par sa légèreté et sa sensation un peu « étrange ». Lui aussi en acier 316L il me donne une drôle d'impression qui dénote un peu avec le reste de la montre, même s’il reste très joli et parfaitement intégré. Il participe au confort de la montre de par son poids mais il me paraît un peu en retrait d’un point de vue qualité pour une montre de ce prix.
Luminova
Un petit point sur la visibilité de la montre dans le noir. Son revêtement super-luminova se montre lumineux et plutôt bien résistant. Même après plusieurs heures, il continue de diffuser une luminosité suffisante pour lire l’heure.
Fond
Le fond n’est pas ouvert, mais gravé. Une gravure d’ailleurs très marquée et rugueuse qui me laissait des craintes quant à la sensation sur la peau, mais qui s’avère au final totalement transparente au poignet.
La mécanique de la Yema Superman Héritage
Tout au long de sa production, la « Superman » a fait appel à différents calibres pour fonctionner, le plus souvent fabriqués par des entreprises tierces. Même si aujourd’hui Yema dispose de son propre mouvement, cette YSUP2018A-AMS utilise la référence Sellita SW200-1. Un très bon calibre suisse oscillant à 28 800 A/h pour 26 rubis et donné pour une réserve de marche de 38 H.
On est plutôt dans des caractéristiques élevées et c’est appréciable d’avoir une automatique avec un moteur helvétique autre qu’un ETA (même si il en est très proche).
Conclusion sur la Yema Superman Heritage
J’en arrive à la conclusion de cette revue. Cette « Superman Héritage YSUP2018A-AMS » est une belle réussite et une plongeuse désirable à bien des égards. Simple, robuste avec un désign respirant bon le vintage, son look intemporel pourra plaire à de nombreuses personnes. Elle est dotée d’un très bon mouvement et se laisse porter sans difficulté grâce à ses dimensions et son poids raisonnables. Je reprocherais seulement à YEMA le prix un peu trop présompteux. Pour une montre, normalement vendue plus de 1000€, on pourrait s’attendre un packaging un peu plus soigné et à un niveau de finition légèrement plus travaillé. J’observe par exemple, un très léger décalage sur le marquage horaire à 18 h. C’est un détail, que beaucoup ne verront même pas, mais si YEMA souhaite tirer sa gamme vers le haut, elle se doit d’être irréprochable. Surtout avec la concurrence de beaucoup de micromarques récentes jouant sur le made in France (qui a dit Akrone ?) et qui arrivent à proposer un rapport qualité prix très performant. YEMA a pour elle son histoire, mais elle ne doit pas uniquement se reposer sur ce fait. Quoiqu’il en soit, j’apprécie énormément cette « Superman » et ne me lasse jamais de la regarder à mon poignet: la magie de l'indémodable !