Revue de la montre automatique William L. 1985 Automatic Classy
Introduction sur la 1985 Automatic Classy et William L
Si les sites de financement participatif ont gagné en notoriété ces dernières années, c’est parce qu’ils ont permis la mise sur le marché d’objets qui n’auraient sans doute jamais vu le jour en temps normal.
Les nouvelles marques désireuses de se lancer dans l’aventure très concurrentielle de l’horlogerie ont parfois bien du mal à convaincre les banquiers du bien-fondé de leur future production.
Aussi, « William L 1985 » a préféré se tourner vers « Kickstarter » pour proposer sa première montre.
Tout commence par un petit frenchi du nom de Guillaume (William en anglais…) Laidet (le L de la marque) nait en 1985…tous fraichement sorti d’une école de commerce (félicité par son père par une veille oméga constellation), le jeune homme est recruté en 2010 comme chef de projet marketing chez « Zenith », et poursuivra sa carrière 2 ans plus tard chez « Jeager Lecoultre ».
Autant dire que son CV lui donne une certaine légitimité pour lancer sa propre marque de montres.
Son idée est excellente : beaucoup de ses amis lui enviaient une vieille montre mécanique héritée de son arrière grand-oncle et qu’il avait fait restaurer. Problème : le prix de l’objet est dissuasif pour beaucoup. Alors, pourquoi ne pas chercher à produire ce même type de montre, inspirée « vintage », mais à un tarif beaucoup plus accessible ?
Guillaume n’est pas dupe, il sait que pour arriver à ce résultat, il va être difficile de produire ses montres sur le sol français. Il assume donc dès le départ de faire appel au marché chinois, en particulier à Shenzhen, comme les deux tiers de la production mondiale.
En combinant son savoir-faire, son expérience personnelle et le cout de fabrication asiatique, il arrive en octobre 2015 à proposer sur "KickStarter" un premier modèle à quartz qui en quelques semaines collecte bien plus que les 39600€ demandés pour débuter une première production. (la cagnotte a fini à 191 961€ avec 1156 contributeurs).
À partir de là, « William L 1985 » a réussi à faire parler de son concept sur de nombreux blogs et sites spécialisés. Ceci a rapidement permis la mise en place de nouveaux modèles dont cette « Automatic Classy », le haut de gamme actuel de la marque, commercialisée à 349€.
Découverte de l'Automatic Classy
Cela faisait pas mal de temps que je lorgnais sur ce modèle et j’ai fini par craquer sur cette référence « WLAACC01BMSC »
La montre est livrée dans un étui similicuir, très sobre.
Le boitier
Le boitier en acier inoxydable 316L de 40 mm de largeur pour 11 mm d’épaisseur est très bien fini. Il mélange un aspect brossé et poli très bien exécuté pour cette gamme de prix. La forme est très classique, sans fioriture ou fantaisie.
La couronne visée est très qualitative, seul son pas de vis semble quelque peu hasardeux lorsqu’il s’agit de la refixer après réglage. À noter que j’ai dû renvoyer mon premier modèle, car il m’était impossible de la revisser correctement. Le support de la marque s’est montré exemplaire avec l’envoi par mail d’une étiquette prépayée et l’expédition d’un nouveau modèle très rapidement. Le W sur la couronne est très bien réalisé et cette dernière se laisse facilement manipuler.
Le cadran
Le cadran, couleur crème, respire les années 50. Les indications horaires, avec un effet argent très brillant, sont beaucoup plus modernes. L’ensemble offre un design très pur et agréable.
Le dateur à 3H est plutôt discret, mais parfaitement lisible. Aucune exubérance dans les annotations, la marque est affichée à 12H dans une police minimaliste.
Les aiguilles décrites comme « Dauphine » sont recouvertes d’un traitement « Super-Luminova » pour être lisibles dans l’obscurité.
Le tout est protégé par un verre saphir, caractéristique plutôt rare pour une montre inférieure à 350€
Le bracelet
Le bracelet est en cuir marron façon « Buffalo » et surpiqûre beige (dixit le site internet). Malgré une bonne finition, il propose un confort plutôt « cartonné », rien de dramatique, mais surprenant en rapport à son aspect extérieur.
Le plus intéressant demeure son système « EasyBar » permettant de le retirer du boitier très facilement pour le remplacer par un autre (vendu de 39€ à 45€). Libre à vous de passer d’un bracelet tissu à un bracelet milanais celons votre humeur ou votre tenu vestimentaire.
La mécanique de la 1985 Automatic Classy
Pour le mouvement, « William L 1985 » s’est tourné comme beaucoup d’assembleurs vers le Japonais "Miyota" et son calibre 8240.
Ce dernier est largement déployé, car il propose des prestations correctes pour une grande robustesse. Doté de 21 rubis et d’une fréquence d’oscillation de 21600 vibrations par heure, il offre 42H de réserve de marche en moyenne. Chose intrigante, la trotteuse de mon modèle montre une glisse très saccadée par moment, ce qui n’altère en rien la précision mesurée de +7,7s/J (Mesure Watch Scope)
Le mouvement est observable à travers le fond ouvert ( parcouru d’un slogan « Limited Edition » qu’on retrouve sur beaucoup trop de modèles à mon gout) . Ce 8240 est proposé sans autre personnalisation que le nom de la marque sur la masse oscillante.
Mon avis sur l'Automatic Classy de William L 1985
Cette « Automatic Classy » de "William L 1985" reste une vrai réussite. Dotée d’un design efficace mêlant nostalgie et modernité, elle offre un niveau de finition tout à fait convenable pour son prix. Son concepteur a su trouver une démarche commerciale intéressante en limitant les opérations de marketing et en travaillant les marges dans une démarche parfaitement transparente et assumée. « William L 1985 » arrive à proposer une montre accessible, de conception française, dotée de caractéristiques intéressantes comme son verre saphir. On pourrait trouver à redire sur le pas de vis de la couronne, mais c’est loin d’être handicapant au quotidien. Au final, le seul point gênant de mon point vu est d’être passé par une traduction anglaise du nom de la marque. « Guillaume L 1985 » sonnait bien aussi et laissait transparaitre les origines tricolores de la montre. Il faut croire que « William » se prête mieux à une distribution internationale. En tous cas, la société a bénéficié d’un très bon bouche-à-oreille et a su se faire une place sur le marché. Une fois l’ « Automatic Classy » à mon poignet, je comprends très bien le pourquoi de cet enthousiasme, et il y’a fort à parier que je craque un jour sur un autre modèle (Diver…). En attendant, je vous invite à visite le site de la marque, même si la collection est en très grande partie composée de modèles à Quartz, les montres proposées méritent le coup d’œil.
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