Histoire de la marque horlogères Yonger & Bresson
Introduction sur Yonger & Bresson
L’histoire de certaines marques horlogères s’étale en détails à travers de nombreux articles internet, voir dans des ouvrages complets dédiés au sujet.
Pour d’autres, les origines sont plus nébuleuses et les informations sur la naissance de certaines entreprises restent compliquées à trouver.
C’est le cas pour « Yonger & Bresson », dont j’ai eu le plus grand mal à rassembler de quoi rédiger un article. La marque n’est pourtant pas méconnue des sites spécialisés, même si sa réputation n’est pas forcement toujours très bonne.
Heureusement, j’ai fini par tomber sur ce sujet du forum FAM. Je précise donc qu’en l’absence d’autres sources documentaires, j’ai basé cet article sur le travail de « Colonelschponz », membre de FAM qui a pris le temps de contacter directement le groupe Ambre, propriétaire actuel de la marque.
Origine de Yonger & Bresson
A l’inverse d’autres enseignes dont le nom est tiré de leur créateur ou de leur région de naissance, « Yonger & Bresson », n’est aucunement lié à l’une ou l’autre de ces hypothèses.Les créateurs de la marque sont les frères Louzon. Impossible pour moi de trouver des détails sur ces messieurs, mais ils étaient décrit comme « Passionnés et professionnels de l’horlogerie » et apparemment reconnu à leur époque dans le secteur de la distribution.
C’est en 1975, sentant les débouchés du marché horloger, qu’ils décident de fonder leur propre marque. Ils élaborent un nom capable de traduire les ambitions de leurs nouveaux produits :
- « Yonger » est dérivé du mot anglais « Younger », qui signifie « jeune » afin de souligner le coté moderne et nouveau de la marque
- « Bresson » rend hommage au pionnier du photojournalisme, Henri Cartier Bresson donc les clichés étaient toujours accompagnés de légendes précises et détaillés sur leurs contextes. Cette précision, spécialité du photographe, n’est pas anodine au choix des frères Louzon.
Ils ajoutent un logo en forme de couronne, sans doute dans l’objectif de donner un côté luxueux et qualitatif à leur produit. Les deux frères installent leur boutique en plein quartier du Marais à Paris, le cadre chic et branché du lieu convenant particulièrement aux ambitions de la marque.
Le milieu de la mode des villes huppées semblent alors être sensible à « Yonger & Bresson », qui connait un bon départ.
Il semble que dès l’origine, « Yonger & Bresson », s’est orienté vers de l’assemblage et de l’emboitement, focalisant leur stratégie sur le design et le marketing.
On trouve d’ailleurs référence à des calibres russes sur certains produits.
Le début du succès
Le succès rapide de la marque pousse les créateurs à revendre leur entreprise à un groupe suisse dans les années 1980 (mais pas plus de précision…).
Petite anecdote, si je n’ai pas trouvé de détails sur les créateurs d’origine, on trouve des informations sur le fils de l’un des deux frères, Victor Louzon, graphiste parisien et créateur de la marque « Wize & Ope »…qui produit entre autres des montres…Pour sa part, et d’après une interview de ce monsieur disponible ici, il parle d’une création de « Yonger & Bresson », en 1973 et d’une revente en 1989.
Quoiqu’il le soit le changement de nationalité semble avoir mis de côté l’identité parisienne de la marque au profit d’une gamme plus varié et accessible. C’est à cette époque que « Yonger & Bresson » devient connu du plus grand nombre, grâce une campagne publicitaire qui reste encore aujourd’hui dans les annales : je vous laisse juger…
Dès lors, « Yonger & Bresson », inonde le commerce de montres à Quartz bon marché et semble connaitre de bon chiffre de vente sur le sol français.
Le début de la chute de la marque
Mais il semblerait que l’embellie finisse par retomber et la marque est à nouveau vendue. C’est le groupe Français Ambre, situé dans la région de Morteau, qui en fait l’acquisition en 1990. Cette société issue d’une entreprise familiale de négoce et fondée en 1965 s’est spécialisée au fil du temps dans le rachat de marques horlogères ayant connues leur heures de gloires. Le groupe détient entre autre aujourd’hui « Yema », « Catena » mais aussi « Cacharel », « Daniel Hechter »…
Apparemment désireuse de redonner ses lettres de noblesse à « Yonger & Bresson », « Ambre »revoit le design des montres et donne naissance à une nouvelle gamme gravée du logo à la couronne.
Certains modèles rencontrent le succès mais je n’ai pas suffisamment d’informations pour détailler ce point.
Yonger & Bresson aujourd'hui
Ce n’est qu’en 2005 qu’on retrouve des mouvements mécaniques dans des montres estampillées « Yonger & Bresson ». La marque va même jusqu’à proposer des tourbillons aux calibres asiatiques en 2007.
Certains passionnés ne sont pas très fan de ces productions, avec beaucoup de références estampillées made in France mais en fait très chinoises dans leur matériaux et avec une finition pas toujours en rapport avec le prix demandé. La marque tient un discourt haut de gamme mais diffuse massivement des modèles plus ou moins bien réussis à très bas prix, sans bien distinguer les modèles.
La communication est confuse et le consommateur n’arrive plus à identifier la marque dans un marché très concurrentiel.
Mais depuis plusieurs années, le groupe Ambre tente de rééquilibrer la qualité des montres produites. En 2011, « Yonger & Bresson » inaugure les premiers mouvements du groupe conçus, élaborés et assemblés à Morteau, dans le fief de l’horlogerie française. Les pièces continuent cependant d’être fabriquées en chine, mais l’effort est bien présent.
L’accueil est plutôt bon et les modèles actuels continuent de pouvoir exploiter ces calibres « presque maison ».
En 2015, la marque propose une collection de 25 modèles, mélangeant quartz et mouvements automatiques. Les prix semblent être à nouveaux correctement positionnés. N'hésitez pas à parcourir leur produit sur leur site
Personnellement, je dispose pour l’instant de deux modèles. Le premier estampillé YBH-8919-01M est correcte mais peut souffrir de la concurrence avec d’autres assembleurs étrangers offrant souvent un meilleur rapport qualité prix. Pour la deuxième montre, références « Versailles » et je n’ai aucun reproche particulier à lui faire. Le mouvement ambre dont elle est équipé est précis et de bonne facture. Je ne peux qu’espèrera que « Yonger Et Bresson » poursuivre ses efforts et sa participation au « made in France » et pourquoi pas un jour proposer une montre 100% française :)
(N'hésitez pas à me contacter si l'article est erroné ou si vous disposez d'informations/images complémentaires)