Histoire de la marque horlogère YEMA
Origine de la marque Yema
Yema est une marque horlogère française qui a connu ses heures de gloire dans les années 1980. Devenue célèbre pour ses modèles de montres sportives et ultrarésistantes, elle s’est associée à de nombreuses expéditions pour démontrer son savoir-faire jusqu’à devenir pendant un temps fournisseur officiel du centre national d’études spatiales (notre NASA à nous).
Je me suis basé sur différents articles trouvés sur Internet pour tenter de présenter son histoire depuis sa création jusqu’en 2016.
La marque est créée en 1948 à Besançon par Monsieur Henry Louis Belmont, major de sa promotion de l’École nationale d’horlogerie en 1931. D’abord directeur technique chez LIP, il finit par recruter de jeunes employés pour fonder sa propre marque.
Il se rapporte que le nom « Yema » fut trouvé par un lycéen, aujourd’hui devenu anonyme, lors d’un concours organisé par Henry Louis Belmont. L’objectif était de trouver un terme traduisant les ambitions de son créateur pour proposer des montres modernes, avant-gardistes et de qualité.
Début du succès de la marque
Le succès arrive rapidement dès 1950 avec la production de montres antichoc.
Les innovations s’enchainent avec la mise sur le marché en 1952 du premier chronographe automatique français.
En 1953, voyant le succès des montres de plongée notamment chez Blancpain et Rolex, Yema propose une montre étanche à 200m pour un prix inférieur aux concurrents suisses.
Face au succès, Yema crée par la suite sa filiale « Sormel » destinée à la fabrication de chaine de montage pour accélérer la production des montres et augmenter le rendement.
Ce partenariat permet, en 1958 à Yema d’exporter sur les marchés américain et canadien.
La marque n’hésite pas à s’afficher dans la presse et destine ses productions à plusieurs cibles, notamment chez les femmes en proposant des montres de couleur, une premiere pour l’époque.
Les années fastes
En 1961, avec des ventes annuelles qui s’élèvent à 300 000 exemplaires, Yema s’installe dans des locaux neufs et diversifie ses produits avec des pendules et des réveils.
Yema poursuit ses efforts, en 1963, sur les montres de plongée et propose la mythique Superman et son étanchéité de 300 m. Elle devient un modèle de robustesse et est retenue pour différentes grandes expéditions françaises et des alpinistes de haut niveau.
En 1967, le cap des 400 000 montres est dépassé. Cela permet à Yema de s’agrandir encor et de s’attaquer au marché japonais
En 1968, Yema s’équipe d’appareils de contrôle garantissant une précision absolue pour valider l’étanchéité des montres, ce qui représente un joli défi technique pour l’époque.
S’en suit le modèle "Yachtingraf" équipé de mouvement Valjoux.
Yema poursuit ses innovations esthétiques en proposant des boitiers carrés, ovales…
En 1969, la société des établissements Parrenin fournit à Yema le calibre HP60 (HP pour Hippolyte Parrenin, un horloger français concepteur d’ébauche). Il s'agit du premier mouvement français catégorisé chronomètre. (chronomètre n’avait pas encor la même signification qu’aujourd’hui, le COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres) date de 1973). C’est désormais 500 000 montres qu'exporte Yema dans plus de 50 pays.
En 1970, Yema mélange l’esprit sportif et citadin pour proposer les montres "Wristmaster", "Wristlady" avec son boitier monocoque et la "Rallygraf".
En 1971, Yema est le spécialiste français de la montre de l’extrême, avec des garanties de fonctionnement à 300 m de profondeur et 10 000 m d’altitude.
La marque cède aux pressions de l’électronique en s’associant au groupe Fairchild, le plus grand fournisseur de LED de l’époque et le leader du quartz numérique. Cela lui permet, en 1974 de développer des mouvements à Quartz
850 000 montres sont vendues en 1976 et Yema bénéficie alors d’une image florissante sur le marché de la montre sportive.
En parallèle, Yema poursuit ses recherches dans la conception d’appareils de mesure de hautes précisions pour fiabiliser davantage ses productions.
Yema produit plus d’un million d’exemplaires en 1977 et les exporte sur tous les continents.
La société s’adapte au marché des montres ultraplates, mais poursuit ses gammes sportives avec la "rallygraf 2" et la "meangraf 2" puis la "Flygraf" 2 et la "Yachingraf 2" avec à chaque fois un usage à un sport dédié.
En 1978, après 30 ans de succès et avoir monté une équipe de 490 collaborateurs, Henry Louis Belmont cède sa place à son fils. Celui-ci ne tarde pas à vouloir vendre l’entreprise. Sous l’impulsion du gouvernement français c’est Matra,en 1982, qui prend alors le contrôle de la société
Au vu de son savoir-faire sur les montres de l’extrême, Yema conçoit, en 1982 la "spationaute" , première montre française à aller dans l’espace.
Devenue fournisseur de Centre National d’études spatiales, elle propose, en 1985 la "spationaute 2"
En mai 1986, C’est au tour de la "North Pole" de voir le jour et d'accompagner l’explorateur Jean Louis Etienne pour un voyage au Pôle Nord. Une vraie révolution associant une grande résistance au froid grâce à son boitier titane et un système ingénieux pour faire office de boussole, malgré les perturbations magnétiques observées a ces latitudes.
Le début du déclin
En 1988, Matra profite de l’image de marque de Yema pour la revendre au groupe Hattori, distributeur entre autres de Seiko en France.
Celui-ci en profite pour créer la "Compagnie Générale Horlogère" destinée à distribuer les marques du groupe (Pulsar, Lassale, Seiko…) sur le sol français
S’ensuis la création de modèles améliorant les bases existantes. Chaque grande exploration française donne lieu à la création d’une nouvelle montre.
Malheureusement, elles souffrent d’une concurrence toujours plus forte et, en 1990, la production n’est plus que de 220 000 montres.
Malgré cela, Yema poursuite la création de nouveaux modèles et propose une nouvelle collection en 1993 associant un code couleur à l’usage de leurs montres, vert pour la ville, doré pour le sport, blanc pour l’exploration et le sport de haut niveau.
En 1995, Yema devient une filiale d’Hattori et se renomme « Yema SA ». Elle fait donc maintenant partie intégrante du groupe Seiko et souhaite relancer le marché français .
Mais en 2000 la production annuelle tombe à 100 000 unités.
Pour tenter d’éradiquer la chute des ventes, Seiko fait appel à Louis Éric Beckensteiner. Cet entrepreneur lyonnais est un amateur de défis. Il a commencé sa carrière dans le monde de la cuisine et élue révélation de l’année, en 1982, par la radio RTL. Ce qui ne l’empêche pas, en 1984, de repartir à zéro pour se lancer dans le commerce international.C’est ce qui finit par l’amener à prendre la tête de « Yema SA ».
En 2004, Seiko Watch veut se recentrer sur ses marques japonaises et décide de vendre « Yema SA ». Le groupe propose à M. Beckensteiner de reprendre l’entreprise. Il accepte le défi et investit 1 000 000 € pour reprendre Yema avec une équipe de 24 collaborateurs. Yema SA devient alors « Yema, Maison Horlogère française 1948 ».
C’est un nouveau départ focalisé sur l’audace, le bon sens et le savoir-faire. Ce qui va donner lieu à 3 gammes : Yema Classique, Yema Création et Yema Lab.
En 2005, Yema propose la "radicale", première montre à aiguilles équipée d’une fonction indépendante pour éclairer le cadran.
La société s’associe alors avec la holding chinoise « Peace Mark Limited » pour diffuser ses collections en Chine. C’est le début de grandes campagnes publicitaires en France, avec des affiches à travers 56 villes.
En 2006, Yema souhaite retravailler sur ses fondamentaux pour préparer ses 60 ans. Malgré une nouvelle collection de 48 références « Time Of Heroes » en 2008 , Yema ne se remet pas de la faillite de son partenaire chinois « PeaceMark Limited » devenu entre-temps principale actionnaire.
Yema aujourd'hui
C’est donc, le 29 janvier 2009, après un redressement judiciaire, que « Yema, Maison Horlogère-Française » est rachetée par le groupe français Ambre pour 200 000 €.
Déjà propriétaire de la marque « Yonger et Bresson », le groupe Ambre profite de cette acquisition pour appuyer sa stratégie de relance de l’horlogerie française.
Il va conserver l’esprit sportif de la marque pour proposer de nouveaux modèles.
Même si Yema n’a toujours pas renoué le succès de son époque, elle continue de proposer des montres articulées autour de ses productions emblématiques comme la "superman", la "meangraf", la "rallygraf" et la "landgraf", toutes équipées de calibre à quartz.
On trouve quelques références automatiques équipées de calibres suisses issues de Sellita.
Reste à savoir si Yema retrouvera un jour sa notoriété d’antan. En tout cas, la marque est toujours présente sur le marché .Les montres actuelles ont plutôt bonnes presses et continuent de séduire une clientèle sportive pour des prix qui restent raisonnables, (sous les 500€ pour les modèles quartz et sous les 800€ pour les modèles automatiques.
Voici les sources utilisées pour la rédaction de l'article
http://forumamontres.forumactif.com/t44162-yema-prononcez-yema-un-peu-d-histoire-1ere-partie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yema
http://www.scriponet.com/societe.php?idP=3292&idR=320090