Revue de la montre LIP GDG
Introduction sur LIP et la GDG
LIP est sans doute l’une des marques françaises de montres les plus connues au monde. Son histoire est très mouvementée et se trouve jalonnait de succès, de crises et d’échecs.
C’est en 1952 que l’une des figures historiques de la marque, « Fred Lip » offre au général de Gaulle une montre de sa conception. Cette dernière fut également portée par Eisenhower et Bill Clinton, ce qui lui valait le sobriquet de « la montre des présidents.
En 2012, LIP qui conçoit ses montres sur le sol français, mais les fait désormais produire en Chine (permettant du même coup de retrouver le trigramme de la société sur bon nombre de produits plus ou moins de bonnes factures) profite de son passé pour proposer sur le marché une réédition de ce modèle mythique sous l’appellation GDG (Général. De Gaulle).
Découverte de la GDG de LIP
Un peu hésitant au vu de la réputation actuelle de la marque. J’ai tout de même craqué sur cette finition noire avec bracelet milanais trouvée sur le bon coin en parfait état pour 290€ (Compté 359€ neuve).
Le boitier
Dès les premiers contacts avec elle, on s’aperçoit tout de suite qu’il s’agit d’une pure « vintage » avec des codes esthétiques à l’opposé des standards actuels. Dotée d’un boîtier très compact de 38 mm (hors couronne), d’une épaisseur de 24 mm et d’un poids de 80g, elle se fait très discrète et confortable à porter. La finition du boîtier est flatteuse à l’œil et n’offre aucune critique sur cette gamme de prix
La couronne est extrêmement fine et peu pratique a manipuler, mais ses dimensions rendent son intégration plus harmonieuse.
Le cadran
Le cadran offre un coloris noir « glacé » très réussi et en parfaite adéquation avec le design de la montre. Les indicateurs horaires sont correctement ajustés et répondent au brillant du boîtier.
Dommage que l'on trouve trace d’autant de poussière, certes, peu visible à l’œil nue mais très présente sous l’objectif de l’appareil photo. Le plus gênant étant l’espèce de filament installé sur le logo de la marque à 12H. Une fois révélé, il n’est plus nécessaire d’exploiter un appareil grossissant pour identifier l’intrus et avoir la fâcheuse tendance à focaliser sur sa présence.
Dommage également de ne pas retrouver un petit « made in France » à 18h comme on peut en apercevoir sur certains modèles pourtant également vendus dans la gamme GDG. Est-ce un aveu du constructeur de n’avoir conservé sur le sol français qu’une toute petite partie de son activité ?
On a tous de même droit au rappel de l’automatisme du mouvement, via le simple mot « automatique » écrit dans une police très sobre.
Les aiguilles sont réussies et malgré un marquage luminescent un peu trop présent (mais peu efficace) la lecture de l’heure reste rapide, de même que pour l’identification de la date à travers le guichet à 15H. La trotteuse se termine par un petit éclair repris de la montre de 1952 qui exploitait un calibre à pile.
Le tout est protégé par verre légèrement bombé et apparemment en acrylique. Un choix cohérent pour rester dans l’esprit du produit.
Le bracelet
Le bracelet en finitions milanaises s’accorde plutôt bien avec cette GDG, certains pourraient lui trouver un côté un peu féminin, notamment en raison de son brillant associé à la petite taille du boîtier (certains sites n’hésitent d’ailleurs pas à la présenter comme une montre pour femme).
Personnellement ce n’est pas du tout l’idée qui m’est venue à l’esprit quand je l’ai acquise, de même que pour son porteur d’origine lui aussi de sexe masculin. J’ai même tendance à penser que son style vintage sied davantage à un « monsieur » qu’à une « madame ».
Pour ceux qui s’inquiéteraient, il reste néanmoins possible de trouver cette GDG avec un bracelet cuir (et également avec d’autre coloris de cadran).
Le mécanique de la GDG
À l'origine, la GDG n’exploitait pas un calibre automatique mais un calibre électromécanique. Petite révolution pour l’époque et la fierté de LIP, ce mouvement exploitait une bobine et le principe des électroaimants pour donner la cadence à la montre.
Aujourd’hui, la GDG est trouvable avec un calibre Quartz ou, comme pour ce modèle, avec un calibre automatique japonais Miyota 8215.
Réputé simpliste et fiable avec ces 21 rubis et 21000 oscillations/heures, il est étonnamment mauvais sur cette montre…Impossible de savoir si le souci est localisé sur mon exemplaire, mais la dérive dépasse les 60 secondes journalières et se termine rapidement par plusieurs minutes d’avances à mes rendez-vous.
Malheureusement, le fond ouvert ne permet pas de rattraper ce défaut via une belle vue du calibre. LIP n’a pas jugé bon d’apporter la moindre modification ni finition. C’est un 8215 brute que l'on nous présente et l'on finit par douter de l’intérêt du fond ouvert.
LIP souhaite donc à ce point se justifier d’utiliser des calibres japonais et non chinois ?
Mon avis sur la GDG de LIP
Au final, j’en retire de cette GDG un très joli design qui malgré ses 64 ans reste très plaisant à l’œil, LIP ayant eu la bonne idée d’être resté très proche du modèle d’origine...le fameux terme « vintage » n’a pas fini d’être exploité.
Sa finition laissait entendre de bonnes surprises, mais une mauvaise prestation du calibre, pourtant jugé fiable sur la toile, et des impuretés trop présentes sur le cadran déçoivent pour une montre normalement vendue neuve 359€. À ce tarif, les marques japonaises, voire russes, peuvent prétendre à mieux. Ce n’est qu’une conclusion personnelle, mais le contrôle qualité de LIP ne semble pas être à la hauteur de ses ambitions. En 2015, la marque a signé des accords pour à nouveau assembler des modèles à Besançon, dans son fief d’origine. J’espère que les montres issues de cet engagement sont mieux surveillées en fin de montage et que ma GDG n’est qu’une exception. En attendant, je reste attaché à cette petite montre dont son ancêtre s’est vu porté par quelques grands de ce monde, même si je dois tenter de calibrer moi-même son moteur japonais…
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