Revue de la montre automatique Vostok-Europe Kosmodrom WUS
Introduction sur la Kosmodrom WUS de Vostok-Europe
C’est en plein soleil que j’ai décidé de vous présenter cet « astre » à 4 aiguilles. Il s’agit d’un modèle en édition limitée de « Vostok Europe » baptisé « Kosmodrom ». C’est en fait une « Gaz-14 Limousine » l’une des références classique de la marque, customisée et poussée par un partenariat avec l’un des forums horloger les plus important du web : « Watchuseek ».
C’est en janvier 2014, que Craig Hester alias « VEV1138 », le président et fondateur du groupe « Detente Watch » propose au membre de Wachuseek la « Kosmodrom » spécial Edition. La partie russe du forum l’avait sélectionnée parmi d’autres propositions pour créer un modèle aux couleurs du site. C’est donc un maximum de 200 exemplaires qui ont été produits (normalement…) et qui s’est retrouvés en vente sur « www.russia2all.com», l’un des principaux distributeurs des marques représentées par le groupe « Detente Watch » (Denissov, UNiq, Zavtra (donc Craig Hester est également le créateur),Aviator…et Vostok Europe)
La montre est toujours trouvable (au 06/2015) sur le site pour 379$ (hors frais de port) mais de mon côté j’ai préféré un modèle « quasi neuf » pour 280€ tous compris sur le site d’enchères bien connu.
Découverte de la Kosmodrom WUS
C’est donc de Londres que j’ai reçu mon colis et que j’ai pu découvrir cette petite automatique.
« Kosmodrom » est l’équivalent russe du « Spatioport » ou « Centre Spatial » dans la langue de Molière. C’est généralement le point de départ des lancements de fusées et du suivi des vols spatiaux. Pour la France c’est le centre de Kourou en Guyane qui joue ce rôle. Pour les russes il s’agit principalement de Baikonour au Kazakhstan, lieu de lancement du fameux Spoutnik
Une fois ces petits détails annoncés, vous ne serez donc pas surpris des choix esthétiques retenus par « Vostok Europe » sur ce modèle.
Le cadran et le boitier
La couleur métallique du cadran est en effet en lien avec les carlingues des fusées et le design est censé rappeler l’univers des « Kosmodrom ».
La finition est au rendez-vous, et le fond est subtilement travaillé avec un jeu de stries encadrant notre chère planète.
Les informations typographiques sont nombreuses, trop d’ailleurs à mon gout, l’ensemble nuisant à la bonne lisibilité de l’heure. On se perd un peu dans le choix d’exploiter une numérotation sur 24H.
Mais on ne peut pas reprocher à la marque de suivre son idée de départ et de jouer à fond la carte de l’univers spatial. Les inscriptions russes qu’on trouve sur la lunette sont en fait les noms des « Kosmodrom » que l’on recense tout autour de la planète. Ci-dessous une petite cartographie dans notre alphabet :
UTC -12 — Kwajalein (iles Marshall)
UTC -11 – Midway Island (USA)
UTC -10 – Johnston Atoll (USA)
UTC -09 – Kodiak (USA)
UTC -08 — Vandenberg AFB (USA)
UTC -07 — White Sands Missile Range (USA)
UTC -06 — Houston (Johnson Space Center) (USA)
UTC -05 — Cape Canaveral (USA)
UTC -04 — Barbados (Barbados)
UTC -03 — Kourou (Guiana Space Centre) (Guyane Française)
UTC -02 – Alcantara Launch Center (Bresil)
UTC -01 – Spadeadam (Angleterre)
UTC +01 – Hammaguir (Algerie)
UTC +02 – Koroni (Grece)
UTC +03 - Palmachim (Israel)
UTC +04 — Plesetsk Cosmodrome (Russie)
UTC +05 – Satish Dhawan Space Centre (Inde) [techniquement UTC +05:30]
UTC +06 — Baikonur Cosmodrome (Kazakhstan)
UTC +07 – Omsk (Russie)
UTC +08 — Jiuquan Launch Complex (Chine)
UTC +09 — Tanegashima (Japon)
UTC +10 — Vostochniy Cosmodrome (Russie)
UTC +11 – Ussuriisk (Russie)
C’est la toute l’originalité de la montre, car elle permet la lecture de l’heure sur plusieurs fuseaux horaires en fonction des spatioports. Pour cela, il faut manipuler la seconde couronne située à 16H pour faire tourner la lunette et positionner l’aiguille à la pointe rouge sur l’endroit souhaité. Il ne s’agit pas d’une complication horlogère et on ne peut pas parler de fonction GMT, mais cela reste un stratagème astucieux, bien qu’utilisé depuis longtemps sur d’autres références et d’autres marques.
Le code couleur associant noir/gris, est accentué par des notes de rouges, avec cette belle petite trotteuse et l’affichage de la date. J’apprécie le choix de n’utiliser que des inscriptions en cyrillique, même si je ne parle pas le russe, cela apporte un peu d’authenticité à la montre.
Avec ces 43mm de largeur et ces 12 mm d’épaisseur, le boitier reste agréable à porter et sa finition est correcte. Le noir est bien uniforme et les courbes plutôt agréable. Le remontoir bien que très classique, se manipule sans difficultés. On pourrait simplement reprocher à l’ensemble, une impression parfois légèrement plastique mais rien de bien méchant.
Le bracelet
Le point le plus problématique pour moi reste, comme j’ai déjà pu le constater sur d’autres modèles de la marque, la qualité du bracelet. Bien que notifié de cuir véritable, il est très rigide et laisse présager une usure quelque peu rapide.
Le mécanique de Kosmodrom WUS
A l’inverse, l’intérêt principal celons moi est l’usage du calibre « Vostok 2426 ». Même si « Vostok Europe » s’est tourné également vers le Japon, elle continue de fournir à certains de ses modèles des bons « vieux » calibres russe. Pas de surprise de la part de l’entreprise lithuanienne qui applique toujours les mêmes retouches à ces mouvements. Mais l’originalité vient de la présence du logo de « WatchUSeek » sur la masselotte. C’est un détail, mais suffisant pour modifier l’esthétique du « 2426 » sauce « Vostok Europe ». De 21 rubis d’origine pour le calibre, on passe à un total de 31 : inutile mais toujours vendeur pour certains. Pour le reste, on ne change rien à l’engrenage russe et ses modestes 19800 oscillations. Ce qui suffit à ma Kosmodrom pour rester fiable et ne pas dévier dans le déraisonnable.
Mon avis sur la Kosmodrom WUS de Vostok-Europe
Encore une fois, « Vostok-Europe » a « tweaké » l’un de ses principaux modèles (ici une GAZ-14 Limousine, en référence à une voiture soviet de 1977) pour fournir une édition limitée inspirée de nouvelles références. L’automobile laisse place à la fusée et la customisation a été poussée un peu plus loin via un partenariat avec le forum « WatchUSeek » qui fournit son logo en guise de décors à la masselotte. Sachez d’ailleurs que la Kosmodrom existe dans une seconde édition absolument identique à celle-ci, mise à part ce petit logo qui est remplacé par celui d’origine de « Vostok Europe ».
Au final cette montre, bien que disposant d’un design un peu touffu, reste bien inspirée. Elle est agréable à porter et la finition est parfaitement honnête en rapport à son prix. Très marquée dans son style, elle ne laisse pas indifférents, certains la trouverons sans doute horrible, d’autres se réjouirons d’avoir une automatique originale, avec l’indication horaire sur plusieurs fuseaux, parfaitement orchestré autour des spatioports mondiaux (il faut néanmoins savoir lire le russe J). Reste le cas du bracelet, qu’il faudra sans doute penser à changer, elle n’en demeure pas moins à mon gout et en parfaite adéquation avec les montres que je recherche : originale et accessible.
La suite des photos sont disponibles dans la galerie et leur version haute définition est téléchargeable ici.